Calypso de nuit
L'île des lépreux

Lawrence Scott

Calypso de nuit
Calypso de nuit de Lawrence Scott traduit de l'anglais par Stéphane Camille, éd. Sabine Wespieser.
ISBN 2-84805-035-7. Sortie 2 juin 2005.
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Lawrence Scott

Premier roman de Lawrence Scott traduit en français, une grande saga polyphonique qui mêle les histoires, complexes et douloureuses, de trois blessés de la vie.

Comme la plupart de ses personnages, Lawrence Scott est né à Trinidad, archipel des Antilles autrefois anglaises. Venu à Londres pour devenir moine bénédictin, il y a renoncé afin de se consacrer à l'enseignement et à l'écriture. Il est l'auteur de nombreuses nouvelles et de plusieurs romans, récompensé notamment en 1999 par le Commonwealth Writer's Prize.

Calypso de nuit, paru en Grande-Bretagne en 2004, est un livre ample et long, au rythme duquel il faut se laisser bercer. C'est une saga, mais pas au sens coutumier et facile du terme. Plutôt un grand chant épique polyphonique, où se mêlent trois histoires et trois personnages que tout sépare en apparence (l'âge, les origines, le milieu), mais chacun blessé par la vie et que l'amour (au sens charnel, mais aussi l'amour du prochain, de l'humanité en général) va réunir.

Il faut dire que le roman se situe durant la Deuxième Guerre mondiale, dans un milieu particulier, sur l'île d'El Caracol, convertie en léproserie.

Premier roman de Lawrence Scott traduit en français, une grande saga polyphonique qui mêle les histoires, complexes et douloureuses, de trois blessés de la vie.

Comme la plupart de ses personnages, Lawrence Scott est né à Trinidad, archipel des Antilles autrefois anglaises. Venu à Londres pour devenir moine bénédictin, il y a renoncé afin de se consacrer à l'enseignement et à l'écriture. Il est l'auteur de nombreuses nouvelles et de plusieurs romans, récompensé notamment en 1999 par le Commonwealth Writer's Prize.

Calypso de nuit, paru en Grande-Bretagne en 2004, est un livre ample et long, au rythme duquel il faut se laisser bercer. C'est une saga, mais pas au sens coutumier et facile du terme. Plutôt un grand chant épique polyphonique, où se mêlent trois histoires et trois personnages que tout sépare en apparence (l'âge, les origines, le milieu), mais chacun blessé par la vie et que l'amour (au sens charnel, mais aussi l'amour du prochain, de l'humanité en général) va réunir.

Il faut dire que le roman se situe durant la Deuxième Guerre mondiale, dans un milieu particulier, sur l'île d'El Caracol, convertie en léproserie.

Il y a là Vincent Métivier, descendant d'une famille créole française, devenu médecin et en charge de la léproserie tenue par des sœurs. Avec l'une d'elles en particulier, sœur Thérèse, qui l'assiste, se nouera petit à petit un lien amoureux: Thérèse est en réalité d'origine juive, elle s'appelie Weil, et son père lui a fait fuir l'Allemagne dès l'accession au pouvoir de Hitlier. Elle s'est convertie et est entrée dans les ordres. Mais elle ne possède pas la "foi du charbonnier" de ses sœurs en Dieu, et le sort des juifs dans une Europe bientôt ravagée par la haine destructrice la hante, même à des milliers de kilomètres. Et il y a Théo, un petit créole mystérieux qu'un prêtre a confié à Vincent parce qu'il ne sait guère comment en faire façon: presque autiste le jour, l'enfant, toutes les nuits, revit et raconte sous forme d'un calypso mimé, chantonné, dialogué, les circonstances pénibles de sa jeune existence. Et puis il y a les lépreux, parias entre les parias, parqués, mal soignés, infantilisés par des sœurs aux principes racistes, rigides, dont Vincent s'occupe avec une infinie compassion, un dévouement tout laïque, avant de finir par soutenir leur révolte pour leurs droits, leur dignité d'êtres humains.

Saga peut-être, Calypso de nuit n'est pas exactement un roman de vacances. Sa lecture demande de l'attention, tant passé, présent, souvenirs, prémonitions et vécu s'y trouvent mêlés dans un style riche, coloré, imagé. Musical.

J.-C. P.