Publications
 
Eclats d'Inde
 
par Camille Moutoussamy
 

Ed. L'Harmattan
ISBN: 2-7475-4895-3 • 314 pages • 26 €

recto verso
Après l'Afrique noire, c'est l'Inde qui fournit le plus gros contingent de ceux qu'on désigne désormais sous le qualificatif méprisant de «Coolies» (ou «Kouli») pour mettre en valeur les îles à sucre des Antilles. Plusieurs dizaines de milliers de paysans tamouls s'engagèrent pour aller travailler cinq ans durant dans les champs de canne à sucre de Guadeloupe et de Martinique. C'est leur épopée qui nous est chantée ici.
 
«Indes d'Orient, Indes d'Occident. Rencontre improbable au milieu du XIXéme siècle dans les îles à sucre des Antilles marquées par trois siècles d'esclavage qui venaient de s'achevre. Là, Blancs et Noirs s'étaient affrontés sans merci, les uns maîtres des plantations, détenteurs des usines à sucre et des distilleries, protégés par l'infâme «Code Noir»; les autres plongés dans l'horreur de la Traite et du servage colonial, victimes désignées du fouet, du carcan et du crachat. Quand ce cauchemar s'acheva, il fallut faire appel à de la main d'oeuvre fraîche: l'Afrique ( cette fois le Congo ) fut à nouveau sollicitée, la Chine aussi, mais c'est l'Inde qui fournit le plus gros contingent de ceux qu'on désigna désormais sous le qualificatif méprisant de «Coolees» (ou «Kouli»). Plusieurs dizaines de millers de paysans tamouls s'engagèrent pour aller travailler, cinq ans durant (période au terme de laquelle ils devaient être rapatriés), dans les champs de canne à sucre de la Guadeloupe et de la Martinique. e Moutoussamy, lointain héritier de cette civilisation millénaire. S'addressant à ses deux fils, il évoque les travaux et les jours, les dieux rescapés du naufrage - Maliémen, Maldévilen, Kattalayen, Nagouloumila -, la lente et inexorable créolisation d'un peuple qui a contribué par son courage tranquille, sa patience infinie, à reconstruire les îles. On y découvre les figures attachantes de Manman Lammaï, Manman Sine, Tayé, le rebelle, Albert Allemèle, réciteur du Ramayana, la bellissime Manita, ou encore Zazo, détenteur de la mémoire et des rituels tamouls. Cela dans une langue de haute facture classique émaillée de toute la poétique du créole. Cette oeuvre s'inscrit dans le droit fil du mouvement de la Créolité.»

Raphaël Confiant