AYITI

Reflexions sur l'article de Lionel Trouillot

Nekita Lamour
 

Réflexions sur l'article de Lionel Trouillot "Ces enfants qui reviennent du froid..." publié dans le journal haïtien Le Matin jeudi 6 juillet 2006.

Ce phénomène laxiste, ces attitudes complaisantes, manque de créativité et de productivité sont aussi présents dans la communauté haïtienne d’Outre Mer.

Mr. Trouillot pouvait ajouter en parlant de ONG , de la dépendance totale pour le bien être de notre pays ou de notre communauté, sur les forme de 501c3 (Various charitable, non-profit, religious, and educational organizations) aux Étas Unis et les multiples ONG en Haïti. Je crois que c'est la même situation en Afrique. On peut se référer à l’article du 5 Juillet 2006 de la Radio France Internationale par Virginie Pironon. Nous agissons comme si tout va bien pour le monde noir.

Mr. Trouillot, la distance qu’on maintient pour les activités artistiques, intellectuelles et culturelles se manifeste ici tant bien aux Etats Unis qu'en Haïti. Heureusement il y a l’internaute. Et même si nous qui essayons d’être un peu créatifs n’ont pas de l’argent pour publier les livres, aux moins nous les privilégié(es) dans l’internet enseignons les autres participant(es). Cependant je trouve décourageant que ce sont presque les mêmes qui contribuent et les autres ne partagent presque pas.

Le dernier paragraphe attire mon attention étant quelqu’un qui adresse ces attitudes anti - intellectuelles depuis plus d'une décennie.

“Il faudrait pour bien les décrire le talent d’un Fernand Hibbert. ‘Même si on a un petit talent, la majorité d’entre nous, qui écrit, doit travailler. Donc nous ne pouvons pas développer ces talents, par manque de temps. Je pense que les hommes d’affaires, les nouveaux(elles) riches haïtien(nes)s, les gens qui ont de l’argent pourront contribuer à développer les talents et les productions artistiques, créatifs, et culturels. Les haïtien(nes) plus ou moins aisé(es) pourront contribuer à contre carrer l’attitude de dépendance (pote bol ble kay vwazen).

Même si on n’a pas beaucoup d’argent, si la moitié de la population haïtienne aux Etats Unis, qui travaillent, disons 200, 300 mil, décide de contribuer avec $1 chaque mois pour les créations ou productions littéraires, culturelles, et intellectuelles, nous produirons beaucoup de livres et maintiendront quelques salles culturelles dans les différents régions des Etats Unis.

Et cette même idée peut se manifester dans les communautés haïtiennes au Canada et d’Europe. L’autre phrase de Trouillot, “Mais existe-t-il parmi eux quelqu’un capable d’une telle distance et d’un tel risque de choquer ses pairs?”

Oui, il en existe parmi eux. Sans besoin de le dire, nous qui sommes sur l’écran, qui savent lire et écrire, qui peuvent partager, articuler les problèmes d’Haïti, tant culturels que gouvernementaux font parti(es) de cette petite ou moyenne bourgeoisie qui aide les autres à prendre conscience de notre situation étant peuple. Parfois on voit notre position choquante. Parfois même dans les forums, nous nous choquons. Pourquoi des censures ou des échanges verbaux si sévères dans les lignes de discussion?

Nous sommes des privilégié(es), nous qui écrivons de la diaspora. Nous sommes dans l’internaute parce que bon nombres de nous, qui écrivent, ne travaillent pas 14 heures dans les taxis ou 16 heures de temps dans les (maisons convalescentes) nursing homes. Nous qui écrivons pourrions passer notre temps à faire d’autres emplois rémuneriques. Cependant nous avons choisi d’utiliser nos talents, étant des gens qui peuvent concevoir nos idées a l’écrit pour la progéniture.

Comme a dit l’auteur American noir, William Edward Burghardt Du Bois (1868-1963) connu sur W.E.B Dubois, nous les écrivains publié(e)s, connu(es) et ceux ou celles moins connu(es) sont parmi les 10% qui produisent pour la race, si ce n’est pas 2% ces jour ci. Donc je crois Mr. Trouillot, nous ne sommes pas beaucoup. Mais il y a encore un peu de créativité.

Ce qui reste à concrétiser aux Etats Unis est que la communauté haïtienne doit encadrer les jeunes de cette génération, parce je remarque, comme Mr. Trouillot à observer en Haïti les professionnel(les) âgé(es) de 30 ans ou plus ne sont pas non plus dans la communauté diasporique pour partager leurs talents.

Donc l’espoir est dans les petits de zéro à 20 ans. Alors, ceux et celles d’entre nous qui croient dans le futur, essayons d’encadrer les jeunes universitaires, les lycéens (high school), et les élèves primaires dès maintenant.

Quand j’ai été dans la convention de l’Apostolat Haïtien en juin dernier, quelqu’un a demandé “What do you do with lost causes?” (“Que fait-on avec les cas perdus?”). Un étudiant de sociologie d’Harvard a écrit après 4 ans dans mon église un thèse de plus de 100 pages intitulé “Hope for the Hopeless.” Observant la situation de ma localité, de mon environnent aux Etats Unis, je peux conclure que l’espoir est presque perdu parce que nous avons perdu l’apport de la génération des professionnel(les) dans leur trentaine. La majorité de cette génération au dessus de 30 anssemble ne pas remarquer la sévérité de la destruction graduelle de la race noire. Alors encadrons les enfants et les jeunes de zéro à 20 ans afin de préparer une génération fraîiche qui ne répètera pas les erreurs de plus de deux siècles.

Merci,
Nekita Lamour
It ain't what we don't know that hurts us...it's what we do know, that ain't so...(author unknown)

 
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