Ayiti

Show d'une anthologie ethnique
typiquement masculine

Marie Flore DOMOND
 

Prolégomènes à une littérature haïtienne en diaspora

Prolégomènes à une Littérature haïtienne de la diaspora, CIDIHCA, 2000, 406p, ISBN: 2-89454-119-8

La totalité des Haïtiens qui vivent hors d'Haïti atteignait déjà le million vers 1982. La diaspora haïtienne a maintenant une longue histoire: Haïti a répandu ses enfants un peu partout dans le monde.

Une des conséquences de cette migration massive est qu'il existe aujourd'hui une immigration haïtienne hautement qualifiée dans des disciplines telles le nucléaire, les sciences médicales, les mathématiques, la linguistique, l'économie, l'histoire ou la sociologie.

Une littérature haïtienne, avec des traits particuliers, existe également en Afrique, aux États-Unis, en France et au Québec. C'est dans ces deux dernières aires Que Jenner Desroches a puisé, successivement, pour nous offrir les sept études, Qui constituent ces Prolégomènes. Elles réunissent de pénétrantes considérations sur les œuvres de René Depestre, Anthony Phelps, Gérard Étienne, Jean Métellus, Émile Ollivier, Dany Laferrière et Stanley Péan.

Jenner Desroches

Jenner Desroches est né dans la ville du Cap-Haïtien. Diplômé de l'École Normale Supérieure de Port-au-Prince, il quittait son pays dès 1964, pour poursuivre des études universitaires à la faculté des Lettres et des Sciences humaines de Strasbourg. Arrivé au Québec en 1969, il enseigne actuellement au Cegep de Drumondville.

Il a publié notamment, dans le cadre de ses activités d'enseignement: Le Romantisme, L'essai, une expérience pédagogique et En glanant dans le XIXe siècle. Cet ouvrage, Prolégomènes à une littérature haïtienne en diaspora, est le premier qu'il consacre à la littérature haïtienne

Pardonnez-moi cet anglicisme le temps d'annoncer ce recueil d'auteurs d'origine haïtienne par l'attraction de leurs œuvres de migrance. Celui-ci n'est que le début d'une série de représentations d'études critiques basées sur le principe du genre littéraire.

Avec regret, les usagés ne doivent pas s'attendre à recueillir des données de nature hétérosexuelle car le choix des sujets est strictement penché du côté masculin. L'omniprésence des mâles est un paradoxe frappant puisqu'on note que le normalien s'est déjà prononcé sur ROMANTISME dans le cadre de ses activités pédagogiques.

Dans le cas de cet ouvrage, l'auteur s'en tient au rationnel en matière de sa priorité et semble donner raison à un de ses pairs qui, dans un élan revendicateur à inscrit dans son livre intitulé Le plat de lentille:

«Le petit catéchisme ne dit mot. Ni d'ailleurs l'histoire ou la géographie. Les livres relatent toujours l'histoire de l'homme. Ils racontent ses rêves, ses guerres, ses conquêtes, ses exploits, son salut ou sa perte. L'homme est le seul à se sauver parce que lui seul dispose du temps et de l'espace». - Madeleine Ouellette-Michalska, femme d'écriture engagée dans le milieu littéraire québécois.

Michel de Montaigne, écrivain français ne l'a-t-elle pas appuyée en précisant que:

«Les femmes n'ont pas tout à fait tort quant elles refusent les règles qui sont introduites au monde, d'autant que ce sont les hommes qui les ont faites sans elles».

Sans fanatisme, imaginer trois générations de créateurs d'œuvres littéraires en concert au zénith diasporal sans l'ombre du sexe opposé. Cela indique un débalancement, confirme une inégalité autrement dite. D'autant plus qu'il ne manque pas de la documentation à ce sujet, à titre d'exemple LA POÉSIE FÉMININE HAÏTIENNE de Saint John Kauss publié dans plusieurs organes de presse tant nationaux qu'internationaux - réf.: le journal Présence (Montréal), le site Web d'informations du Kapes Kreyol.

Les phases du romantisme sentimental et cérébral

  • Rappelons que la toile d'impression de n'importe quelle forme de romantisme s'imprègne de féminité. Du 15e au 19e siècle, période de coup d'éclat de ce mouvement, la femme était très valorisée. On la percevait comme un être inaccessible. Elle s'est vue louée, chantée, peinte, tout en étant opprimée, elle symbolisait la beauté la fragilité.
  • Le 20e siècle cependant vint mettre fin à cette tendance. On a assisté à du sexisme démesuré; la femme est devenue alors un objet sexuel, un être faible. Les discriminations se sont multipliées à son égard.

Ces attitudes ont poussé les femmes extrémistes à la révolte, le soulèvement, les revendications, d'où naquit le mouvement humanisme dit féministe.

Espérons que la prochaine édition n'impliquera aucune lésion comparable au premier volume.