Sous la houlette d’un éditeur
(frustré ?), la triste confrérie des éradicateurs
de la langue créole, qui regroupe notamment un ex-sénateur
socialiste, une ex-candidate du PCR, un maire de la droite ringarde
et, pour faire bonne mesure, des membres de l’ex-SRECEC (Société
Réunionnaise contre l’Enseignement du Créole
à l’Ecole), a décidé de se lancer dans
une énième campagne de désinformation des Réunionnais
sur un enseignement désormais encadré par un dispositif
législatif et réglementaire et un plan académique.
La graphie utilisée dans un manuel
de littérature réunionnaise récemment publié
servant de fallacieux prétexte, ces personnes «autorisées»,
dont le dénominateur commun est de cultiver une forme sévère
du complexe du colonisé, se livrent à une attaque
en règle contre l’enseignement de la langue et de la
culture réunionnaises en distillant contrevérités,
inepties et autres poncifs sans le moindre fondement pédagogique,
linguistique et encore moins juridique.
Une telle inculture – pour ne pas
parler d’ignorance crasse ! – pourrait prêter
à sourire ou à la compassion si elle n’avait
eu les conséquences dévastatrices que l’on sait
à l’école et dans la société réunionnaise
en général. Il est en effet désormais clairement
établi que ce déni de la langue est une des causes
structurelles de l’échec scolaire massif qui sévit
dans notre pays. Tout comme le fait d’inculquer aux Réunionnais
le mépris de leur langue et de leur culture pendant des décennies
est responsable du complexe d’infériorité qui
les empêche aujourd’hui encore d’accéder
à une véritable citoyenneté et en fait des
proies toutes désignées pour les politiques clientélistes
de droite et de gauche.
Face à ces attaques répétées
contre l’identité réunionnaise, le MRICR/MRLKR,
poursuivant sans compromission ni faiblesse un combat entamé
en 1997, lance un appel pressant à la mobilisation de tous
pour livrer une lutte sans merci à ceux qui utilisent la
peur et la désinformation sur une question fondamentale pour
le développement humain du pays.
A cette fin, il réitère une
demande faite depuis septembre 1999 aux responsables de RFO-Réunion,
d’organiser dans le cadre de la mission d’information
prévue par son cahier des charges, les émissions et
débats nécessaires pour donner aux Réunionnais
tous éléments d’information utiles sur l’importance
capitale de la prise en compte de la langue maternelle et de la
culture de l’enfant réunionnais.
Le Mouvman demande enfin aux autorités
académiques, qui furent dans le passé les alliés
objectifs des éradicateurs, de mettre en œuvre le plan
académique pour le développement de la langue et de
la culture réunionnaises et de relancer au plus vite les
travaux du Conseil académique.
Etang Salé, le 16 octobre
2003
Pour le MRICR/MRLKR
M.CROCHET
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