Max Gallo déclare sur France 3 ne pas savoir si le
rétablissement de l'esclavage des Noirs par NAPOLEON BONAPARTE est un crime
contre l'Humanité. Par cette déclaration, Max Gallo tient des propos
révisionnistes qui violent la loi; qui méprisent les descendants d'esclaves; qui insultent la morale et qui bafouent l'Histoire.
Invité du journal 12/14 du samedi 4 décembre 2004 sur
France 3, pour parler de son ouvrage dans le cadre du bicentenaire de
NAPOLEON, Max Gallo a tenu des propos révisionnistes scandaleux :
Inacceptables au regard de la législation :
A la suite
de la Marche de près de 40'000 personnes à Paris le 23 mai 1998, l'Assemblée
Nationale a adopté le 10 mai 2001, la loi TAUBIRA-DELANNON reconnaissant la
traite et l'esclavage des noirs comme crime contre l'humanité. Par des
propos qui le placent en marge des lois de la République, Max Gallo s'expose
aux sanctions pénales prévues pour les révisionnistes.
Insoutenables pour les descendants d'esclaves :
La
reconnaissance de l'esclavage, même tardive, a été un signal fort de la
République; une réparation morale minimale adressée à ceux qui ont
contribué à l'édification de la nation française et à l'histoire de France.
Cette reconnaissance est le socle indispensable pour la construction d'une
nation unie et solidaire, car il ne saurait y avoir de pardon sans
reconnaissance des crimes imprescriptibles. En considérant qu'il ne s'agit
pas d'un crime contre l'humanité, Max Gallo méprise et bafoue la mémoire de
tous les descendants d'esclaves.
Intolérables au regard de la morale :
L'esclavage a été rendu possible par la négation de la qualité d'être humain des noirs,
supposés de pas avoir d'âme mais être de simples objets. Est-ce la raison
pour laquelle Max Gallo considère que la souffrance des Noirs est moins
importante que celle reconnue, à raison, pour les Juifs ou pour les Arméniens?
Falsificateurs au regard de l'histoire :
Il s'agit
d'une tentative de minimiser l'esclavage des noirs, système odieux dans son
organisation et implacable dans sa réalité avec son cortège de déportation,
de morts, de viols, de violences, de reniement de l'être et des droits. Max
Gallo qui veut exonérer de ses fautes NAPOLEON BONAPARTE prend la grave
responsabilité de réécrire l'Histoire.
Le Collectif des Antillais, Guyanais, Réunionnais
demande aux pouvoirs publics une sanction exemplaire contre un homme qui n'a
pas l'excuse du profane. Ses multiples ouvrages historiques, qui montrent
des recherches approfondies sur des sujets variés et une érudition générale,
ne peuvent laisser croire à une méconnaissance, mais bien à la volonté de
nier toute l'horreur d'un crime imprescriptible contre l'humanité.
La solidarité de la nation, par la voix de ses
dirigeants, s'est toujours exprimée avec toute la sévérité indispensable
contre ceux qui ont tenu de tels propos négationnistes ou révisionnistes
contre le génocide des Arméniens ou des Juifs, comme récemment en a fait
l'expérience Bruno GOLNICH, numéro 2 du Front National qui vient d'être
suspendu de sa charge universitaire.
Nous attendons que la République sévisse avec la même
sévérité contre M. Max Gallo. Le Collectif des Antillais, Guyanais,
Réunionnais saisira les ministres concernés, le premier ministre et le
Président de la République dans les plus brefs délais. Il étudiera aussi les
suites à donner à de tels propos méprisables.
Mais il appartient aussi aux personnes concernées de
réagir :
A tous merci de téléphoner à France 3 : 01 56 40 37 37. Laissez un
message pour faire part de votre sentiment.
Des progrès restent à faire en termes de mémorial
national et jour férié national permettant un recueillement de tous les
Français; en termes d'information du public sur l'horreur de l'esclavage et
pour éviter les falsifications historiques qui en minimisent les réalités;
en termes enfin d'éducation et de programmes scolaires pour les plus jeunes.
L'Europe doit à son tour prendre ses responsabilités.
Alors que le génocide juif ou arménien a été reconnu à raison par le
parlement européen comme crime contre l'Humanité, aucune proclamation de
principe n'est intervenue concernant l'esclavage des noirs pour lequel les
Européens ont une responsabilité majeure.
Il est temps de réparer cette injustice. Le parlement
européen doit voter un texte clair dénonçant l'esclavage comme crime contre
l'Humanité. Le Collectif des Antillais, Guyanais, Réunionnais a obtenu la
promesse des principaux partis politiques français aux élections européennes
d'ouvrer en ce sens. Le temps des actes est venu.
Pour défendre les droits des Français d'Outre-Mer
contre les falsifications historiques et contre les discriminations qu'ils
subissent, le Collectif des Antillais, Guyanais, Réunionnais organise samedi
11 décembre 2004 une marche d'ampleur nationale à Paris (République à
Bastille). Le rassemblement débutera à partir de 14h, Place de la République
avec la participation
• des syndicats nationaux :
CGT, FO, CFTC, Union
Syndicale SOLIDAIRES (dont SUD), Syndicat Français des Artistes Interprètes.
• des élus :
Victorin LUREL, député, président de la région Guadeloupe;
Philippe EDMOND-MARIETTE, député de la Martinique; Christiane TAUBIRA,
députée de la Guyane; Serge LARCHER, sénateur de la Martinique;
Jean-Christophe LAGARDE, député de Seine-Saint-Denis; Eric RAOULT, député
de Seine-Saint-Denis, vice-président de l'Assemblée Nationale; Louis-Joseph
MANSCOUR, député de Martinique; Michel DUFFOUR, président du Conseil
National du Parti Communiste; Sophie JACQUEST, Conseillère Régionale
d'Ile-de-France; Georges AURORE, maire-adjoint de Créteil; Parti des Verts;
• des artistes :
Jacob DEVARIEUX, Mario CANONGE, Ivan VOYCE, Tony CHASSEUR,
Daddy MORY, Dominique COCO, Ronald RUBINEL, Sylviane CEDIA, Yannis ODUA,
Souria ADELE.
Patrick KARAM
Collectif des Antillais, Guyanais et Réunionnais
127, rue Notre Dame des Champs - 75005 Paris
Lettre ouverte à Madame Michèle ALLIOT-MARIE, ministre française de la Défense
Paris, le 2 décembre 2004.
Madame la Ministre,
Nous avons l'honneur de vous rappeler, pour les besoins de cette requête, des faits que vous n'ignorez pas.
Le 20 mai 1802, Napoléon Bonaparte a rétabli l'esclavage dans les colonies françaises ainsi que la traite négrière.
Le 2 juillet 1802, il a interdit le territoire français aux "nègres" et aux "gens de couleur".
Le 3 janvier 1803, il a interdit les mariages "mixtes" en France.
Dès l'automne 1802, le gazage et les noyades ont été utilisés pour détruire la population d'Haïti qui résistait, comme celle de a Guadeloupe, au rétablissement de l'esclavage et de la traite négrière.
En mai 2001, le Parlement français adoptait une loi déclarant l'esclavage et la traite négrière "crimes contre l'humanité".
C'est pourquoi, Napoléon Bonaparte, empereur de Français, tombant moralement sous le coup de cette loi, nous vous demandons, Madame la Ministre, afin de respecter la mémoire des esclaves et de leurs descendants, de bien vouloir faire apposer, sur le tombeau de l'Empereur, aux Invalides, une plaque précisant :
"Ci-gît l'homme glorieux qui a rétabli l'esclavage et la traite négrière en France".
Ainsi la loi et la vérité triompheront de l'hypocrisie du moment.
Nous vous prions de croire, Madame la Ministre, à nos sentiments respectueux.
Pour le COMITE DU DEUX-DECEMBRE
Les soussignés,
Professeur CHORON
Gilbert COLLARD
Claude RIBBE
|