La Moïna
Rivières salées
Versant à seaux les sueurs
Des danseurs collés
Chez Nana
Rivières salées
Qui cascadent sur les croupes
Jusqu'au petit jour
Quinze heures
Miroir coin de case
Touloulou s'habille l'âme
Fards rire doré
Jé farin
Ces purs tourbillons
Blancs de farine et de vie
Conjurent le mal
Nèg maron
Les voici lâchés
Envolée de bois d'ébène
Qui tache On recule
Manaré
Caparaçonnés
Scarabées coruscants aux
Elytres de braise
Zonbi baré yo
Chat blanc âme noire
Ta corde autour des badauds
Attache aux esprits
Bobi
Gros lourdaud gros ours
Te voici au fond du sac
Mon grognon Tout bête
Haïtiens
Des bambous vibrants
Ronflent au bout de ces bouches
Comme d'outre-tombe
Tambours
C'est le feu qui frappe
Le ventre vide des touques
Et la terre tremble
Vidangeurs
A pleins seaux puants
C'est le remugle du bagne
Qui vous monte au nez
Coupeuses de cannes
D'un sabre imprécis
Elles fauchent l'invisible
Champ des mauvais jours
Brésiliens
Paillettes samba
Cléopâtre or et azur
Petit bout de Rio
Lanmò
Quand la rue déborde
Vibre de vie soudain la
Mort au crâne gris
Vidé
Pour vider les têtes
Lasses on suit le camion
Plein de hourvari
Mariages
Voilette de tulle
Et baiser de fille en frac
Sur trois jours de barbe
Mardi Gras
Rouge rouge rouge !
Diables rouges endiablés !
Papiyon volé !
Vaval ka kité nou
Les diablesses l'ont
Piqué ! chahuté ! brûlé !
Bou-ou-ouh ! Vaval ! ! !
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