Le présent numéro
de notre revue sort à deux mois des épreuves de l'écrit
du capes de créole, concours pour lequel le gerec-f s'est
battu depuis 1996 puisque cette année-là, il faisait
voter par le cnu (Centre national des universités) - Section
«Langues Régionales», une motion demandant au
ministère de l'Education nationale la création dudit
capes. L'année suivante, en 1997, un dossier complet de demande
de création était envoyé au ministre de l'Education
lui-même sous couvert du recteur de l'Académie de la
Martinique. Entre temps, nous invitions M. Salles-Lousteau, inspecteur
général pour les langues régionales au Ministère,
a venir faire une conférence sur l'occitan à la Faculté
des Lettres du campus de Schœlcher. En 1998 et 1999, nous contactions
divers élus, toutes tendances politiques confondues (Pierre
Petit, député rpr, Camille Darsières, député
ppm, Claude Lise, sénateur ppm, Alfred Marie-Jeanne, président
du conseil régional de la Martinique et député
du Mouvement indépendantiste martiniquais, etc.) afin qu'ils
nous soutiennent dans notre action, ce qui fut fait au-delà
de nos espérances. Le prochain numéro d'Espace Créole
(n° 12) sera consacré à un bilan du premier capes
de créole et comportera l'ensemble des courriers envoyé
par nous et des réponses - toutes positives - reçues
tant par le gerec-f que par l'accc (Association pour la création
du capes de créole), association fondée en 1998 par
les étudiants martiniquais, guadeloupéens et guyanais
titulaires de la licence et de la maîtrise de créole
délivrées par notre université. C'est dire
à quel point sont dérisoires les propos tenus aujourd'hui
par certains selon lesquels la création du capes de créole
serait due à la simple application mécanique de la
loom (Loi d'orientation pour l'outre-mer). Rappelons simplement
que cette loi date de l'an… 2000.
Une fois le capes obtenu, le gerec-f n'a
eu de cesse qu'il mette en place les outils indispensables à
la préparation de ce concours, notamment par le lancement
d'un site-web entièrement consacré au capes de créole
(kapeskreyol.fr.st) sur lequel les candidats non résidents
à la Martinique pouvaient s'inscrire à une formation
à distance entièrement gratuite mais surtout par la
mise sur pied deux collections d'ouvrages didactiques, les «Guides
du capes de créole» et les «Guides de Langues
et Cultures créoles», chez notre éditeur, Ibis
Rouge. A ce jour, six de ces ouvrages sont parus, en particulier
La fable créole de Jean Bernabé qui traite du programme
de l'épreuve de dissertation littéraire au concours.
Une dizaine d'autres sont prévus dans le courant de la présente
année. C'est dire à quel point notre groupes de recherches
s'est impliqué dès le départ dans le profilage
du capes de créole et, dès sa création par
un décret ministériel en date du 9 février
2001, à sa consolidation. Il ne nous reste plus qu'à
espérer que les adversaires de toujours de ce concours sauront
taire leurs rancœurs et œuvreront à sa bonne marche
cela dans l'intérêt des langues et cultures créoles
d'une part et celui des trois-cents et quelques étudiants
diplômés dans cette discipline depuis la création
de la licence de créole à l'Université des
Antilles et de la Guyane en 1994.
Raphaël Confiant Responsable des publications
du GEREC-F
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