PROGRAMME
Vendredi 10 décembre
18H00 : Ouverture des rencontres suivie d'un cocktail mauricien
18H30 : Table ronde Le coolie : histoire d'un paria et d'une méprise
avec : Alain Gerbeau (historien), Véronique Bragard (universitaire), Raphaël Confiant (écrivain).
animation : Khal Torabully, poète, écrivain.
21h00 : Danse kathak
Samedi 11 décembre
14H30 : Littérature et coolitude
avec : Natacha Appanah Mouriquand (romancière), Rajeev Balasubramanyam (écrivain), Shivani Gurunathan (doctorante), Khal Torabully (écrivain, poète).
animation : Tir Chanda (journaliste littéraire).
16H15 : Mississipi Massala Film de Ramkelawon
18H00 : Table ronde Coolitude, négritude et créolisation : spécificités et convergences
avec : Raphaël Confiant (écrivain), Albert Memmi (écrivain), Tanella Boni (écrivain), Khal Torabully.
animation : Dany Toubiana.
18H30 : Verre de l'amitié
 Avant-projet
VOYAGES EN COOLITUDE
Numéro spécial de Missives 2004
Comme le corail traversé par de multiples courants et par opposition au banian bien enraciné dans sa terre, le mouvement de la coolitude s'ancre dans le voyage. Il ouvre une parole qui rend compte de ce processus où les mondes ne finissent pas de s'entrechoquer.
Conception : Khal Torabully
La coolitude : l'envie de lire/dire les mondes ?
«Y aurait-il ailleurs dans l'Univers
D'autres Indes qui attendent notre venue ?»
Un autre cap sinistre et peut-être immergé
Dans quelque nouveau Sud plein de clameurs,
Dont notre effort, exilé de lui-même,
Devrait encore, ô dieux, se mettre en quête ?». Fernando Pessoa, Ode (1).
«L'Inde me scinde…». Khal Torabully, Odes à Pessoa, inédit.
Ce numéro spécial de Missives, consacré à la coolitude, nous mène au cœur des rencontres des imaginaires du monde. Les questions que nous nous posons sur le devenir de nos sociétés et de leur relation au Divers l'interrogent. Conçue par le poète Khal Torabully, qui mit ce concept en circulation en 1992, la coolitude élargit nos perceptions littéraires et investissant la poétique de la relation entre les Indes, les Afriques, le monde arabo-musulman, l'Europe et la Chine. Tout en décrivant un moment de mises en présence de groupes humains à la suite de l'abolition de l'esclavage où le coolie est intégré dans les sociétés marquées par le début d'une créolisation, l'auteur étend cette vision du monde à des écritures et des esthétiques aussi contemporaines que celles d'un Naipaul, d'un Rushdie ou du jeune Sewtohul. Son optique transversale aborde aussi les créations de Confiant, de Glissant et de Condé, de Mahadai Das, de Natacha Appanah-Mouriquand, de J.M. G. Le Clézio, d'Ananda Devi et d' Abhimanyu Unnuth.
Ce numéro, qui propose une approche littéraire et historique novatrice, nous invite à découvrir les créations chorégraphiques de Sanedip Bhimjee, conjuguant Kathak et autres langages de la danse, les pages édifiantes de Shiva Naipaul, de Gilbert Gratiant, de Marcel Cabon, de Marina Carter, Doudou Diene, de Véronique Bragard et d'Hubert Gerbeau reliant des textes de l'Océan Indien, d'Afrique du Sud, de la Grande Bretagne, de Trinidad, de la Guyane Britannique, et des Antilles pour construire un continuum jamais abordé auparavant par la critique littéraire. Tout en investissant les réflexions des écrivains de la créolité, de la négritude et de la créolisation, la coolitude définit une configuration avec des processus innovants.
Ce numéro construit une démarche qui apporte une «parole en vigie» dans les créations contemporaines, et saura nous faire poser de questions susceptibles d'enrichir nos envies de dire les mondes.
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