La vocation des journées
d’étude en préparation étant d’ouvrir
la réflexion au-delà de la Caraïbe, des chercheurs
de renom tels que Carmen Bernand, Anne-Marie Losonczy et Elikia
M’Bokolo, ont donné leur accord de principe pour animer
la discussion en compagnie des organisateurs.
En janvier 2004, Haïti célèbrera le bicentenaire
de son indépendance.
Paradoxalement, deux images fortes se dégagent de l'histoire
mouvementée de ce petit pays. La première est glorieuse
: il s'agit de la première République noire proclamée
en 1804 suite à la défaite des armées napoléoniennes.
En revanche, la seconde nous renvoie à une vision misérabiliste
d'un des pays les plus pauvres de la planète.
Cette célébration doit avant tout être l'occasion
de nous interroger sur les représentations symboliques de
cet événement dans les processus de construction identitaire
de la société haïtienne, de la part des divers
acteurs collectifs qui ont été et en sont encore les
composantes.
Dans une perspective historique, il faudra au préalable
rappeler les éléments relatifs à l'émergence
d'une nouvelle société en rupture et en continuité
avec l'ordre colonial : alliances et conflits entre esclaves et
colons, organisations sociales à Saint-Domingue, etc. De
plus, en raison de leur ampleur, les événements politiques
invitent à élargir la réflexion vers le Vieux
continent : conflits entre pro et anti-abolitionnistes, ou encore
entre puissances européennes au sujet du bassin caribéen...
Au-delà, il s'agira d'étendre la réflexion
à d'autres sociétés issues de l'esclavage qui
ont, directement ou indirectement, connu des répercussions
de la Révolution haïtienne ayant amené des constructions
idéologiques et pragmatiques. Il pourra s'agir d'itinéraires
d'acteurs, de circulations et de pratiques à partir du noyau
haïtien.
Cette approche comparative des différents types de conflits
et de circulations permettra de rechercher des passerelles avec
d'autres situations historiques notamment de décolonisations.
Enfin, ce sera l'occasion d’interroger certains concepts
comme le marronnage, la diaspora, le métissage, la créolisation
à travers lesquels l'historiographie, l'histoire orale, l'ethnologie,
la sociologie et la philosophie peuvent se rencontrer.
Vous êtes invités à nous transmettre vos propositions
d’interventions (titre, abstract)
avant le 30 octobre 2003
à chassany@ehess.fr
Le Doceaf est un groupe de doctorants et postdoctorants rattaché
au Centre d'Etudes d'Africaines (CEAF-EHESS).
Dans ce cadre, un atelier s'est constitué fin 2002 en vue
de réfléchir sur les répercussions de la Révolution
haïtienne (1791-1804).
Le comité organisateur des journées d’étude
est composé de:
Bechacq Dimitri, doctorant à l’EHESS et membre du Doceaf
et de l'équipe «Recherche sur la Caraïbe»
(site Internet); il développe ses recherches sur le thème
de la migration des Haïtiens et du culte vaudou en région
parisienne.
Berloquin-Chassany Pascale, doctorante en sociologie-anthropologie
et chargée de cours à Paris X-Nanterre, rattachée
au CERMA (8565), elle a étudié notamment Haïti
et ses relations diplomatiques (1890-1911). Les contributions lui
seront adressées: chassany@ehess.fr
Bonacci Giulia, doctorante à l’EHESS et membre associée
du Centre d’Etudes Africaines ; elle fait ses recherches sur
les migrations afro-américaines et caribéennes en
Ethiopie.
Rey Nicolas, docteur en sociologie, spécialisé sur
la migration des Haïtiens et des Caraïbes noirs en Amérique
centrale ; auteur de Lakou & Ghetto, les quartiers périphériques
aux Antilles françaises (L’Harmattan, 2001), et de
Caraïbes noirs et negros franceses, des guerres coloniales
aux indépendances du Nouveau Monde (XVIIe –
XIXe siècles), à paraître chez Karthala.
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