Colloques
 

Appel à contribution
«La Révolution haïtienne au-delà de ses frontières»

 

Du mardi 01 juin 2004 au mercredi 30 juin 2004

Séminaire des doctorants et postdoctorants du Centre d’Etudes Africaines.
Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (54, bd. Raspail 75006 Paris)

La vocation des journées d’étude en préparation étant d’ouvrir la réflexion au-delà de la Caraïbe, des chercheurs de renom tels que Carmen Bernand, Anne-Marie Losonczy et Elikia M’Bokolo, ont donné leur accord de principe pour animer la discussion en compagnie des organisateurs.

En janvier 2004, Haïti célèbrera le bicentenaire de son indépendance.
Paradoxalement, deux images fortes se dégagent de l'histoire mouvementée de ce petit pays. La première est glorieuse : il s'agit de la première République noire proclamée en 1804 suite à la défaite des armées napoléoniennes. En revanche, la seconde nous renvoie à une vision misérabiliste d'un des pays les plus pauvres de la planète.
Cette célébration doit avant tout être l'occasion de nous interroger sur les représentations symboliques de cet événement dans les processus de construction identitaire de la société haïtienne, de la part des divers acteurs collectifs qui ont été et en sont encore les composantes.

Dans une perspective historique, il faudra au préalable rappeler les éléments relatifs à l'émergence d'une nouvelle société en rupture et en continuité avec l'ordre colonial : alliances et conflits entre esclaves et colons, organisations sociales à Saint-Domingue, etc. De plus, en raison de leur ampleur, les événements politiques invitent à élargir la réflexion vers le Vieux continent : conflits entre pro et anti-abolitionnistes, ou encore entre puissances européennes au sujet du bassin caribéen...

Au-delà, il s'agira d'étendre la réflexion à d'autres sociétés issues de l'esclavage qui ont, directement ou indirectement, connu des répercussions de la Révolution haïtienne ayant amené des constructions idéologiques et pragmatiques. Il pourra s'agir d'itinéraires d'acteurs, de circulations et de pratiques à partir du noyau haïtien.
Cette approche comparative des différents types de conflits et de circulations permettra de rechercher des passerelles avec d'autres situations historiques notamment de décolonisations.

Enfin, ce sera l'occasion d’interroger certains concepts comme le marronnage, la diaspora, le métissage, la créolisation à travers lesquels l'historiographie, l'histoire orale, l'ethnologie, la sociologie et la philosophie peuvent se rencontrer.

Vous êtes invités à nous transmettre vos propositions d’interventions (titre, abstract)
avant le 30 octobre 2003 à chassany@ehess.fr

Le Doceaf est un groupe de doctorants et postdoctorants rattaché au Centre d'Etudes d'Africaines (CEAF-EHESS).
Dans ce cadre, un atelier s'est constitué fin 2002 en vue de réfléchir sur les répercussions de la Révolution haïtienne (1791-1804).

Le comité organisateur des journées d’étude est composé de:
Bechacq Dimitri, doctorant à l’EHESS et membre du Doceaf et de l'équipe «Recherche sur la Caraïbe» (site Internet); il développe ses recherches sur le thème de la migration des Haïtiens et du culte vaudou en région parisienne.
Berloquin-Chassany Pascale, doctorante en sociologie-anthropologie et chargée de cours à Paris X-Nanterre, rattachée au CERMA (8565), elle a étudié notamment Haïti et ses relations diplomatiques (1890-1911). Les contributions lui seront adressées: chassany@ehess.fr

Bonacci Giulia, doctorante à l’EHESS et membre associée du Centre d’Etudes Africaines ; elle fait ses recherches sur les migrations afro-américaines et caribéennes en Ethiopie.

Rey Nicolas, docteur en sociologie, spécialisé sur la migration des Haïtiens et des Caraïbes noirs en Amérique centrale ; auteur de Lakou & Ghetto, les quartiers périphériques aux Antilles françaises (L’Harmattan, 2001), et de Caraïbes noirs et negros franceses, des guerres coloniales aux indépendances du Nouveau Monde (XVIIe – XIXe siècles), à paraître chez Karthala.