Gwadloup

«Rasin' Koré»
ou
Hommage Aux Sans Noms
 

Rasin Koré

Spectacle Chorégraphique à L'Artchipel 
- Scène Nationale de Guadeloupe -
Basse-Terre

Festival «Pô à Kabrit» 2005 
«Si Tras' Tanbou»

28 MAI 2005 - 20h00

VOUKOUM Mouvman Kiltirèl Gwadloup
L'Artchipel scène nationale de Guadeloupe
Directeur artistique: Amédée LABiNY
Scénographie: Virginie DEMONIO
Chorégraphie & Mise en scène:
MONK (Jean NANGA)
Décors & Costume: Voukoum
Régisseur: Patrick RESON
Assistance Technique:
Equipe technique de L'Artchipel.
Textes: divers écrivains et poètes
(Ernest Pépin, etc.)

Crabe

Peu importe les années, notre devoir de mémoire nous invite, et nous incite à ne surtout pas oublier d'où «NOUS» venons et qui sommes «NOUS» devenus.

Ce 28 MAI 2005, rendons un Grand Hommage aux «Sans Noms», à tous ceux et celles dont les Ames traversent notre espace urbain et nos campagnes dès «L'appel des Tambours».

«Si Tras Tambou» retrace et emprunte le parcours des «Esprits» depuis la terre d'Afrique, nommé le Voyage sans retour, dénonce la tragédie du commerce des hommes, la chute vertigineuse dans l'assimilation, mais ravive la «Force» la «PUISSANCE   MYSTIQUE» qui nous habite encore : Persistance et Résistance d'une vibration qui n'est rien d'autre qu'une racine enfouie au cœur même du Monde, «RASIN' KORÉ».

Racine qui retient la gestuelle esthétique artistique immuable originelle de mon «MOI» né en Afrique, malgré les entraves, les contraintes, les chaînes et perpétue ce «Son de ces Hommes-Couleur-Indigo» éternellement en nous.

«Pourquoi m'enfermerai-je
dans cette image de moi
qu'ils voudraient pétrifier ?
pitié, je dis pitié !
j'étouffe dans le ghetto de l'exotisme….»

Tiré du poème «Ghetto» 
Balles d'or de Guy TIROLIEN.

PROLOGUE

Durée: 5 minutes

  • Dans une totale pénombre sonne l'appel des mawons.
  • Le son des conques envahit l'espace, sonnant de tous les côtés et se répondent tout en faisant circuler un message.
  • Le rideau s'ouvre doucement dans ce concert de conques, et apparaît sur la scène l'image du «Mawon de la liberté» faisant sonner sa conque de lambi, pris dans un faisceau de lumière.
  • Au loin on 'entend le son du «Tambour Tronc». L'appel et la parole du tambour tronc sont repris en réponse par les tambours KA.
  • Au son du sifflet du Purificateur (Désatanizè) le plateau s'éclaire légèrement dans une ambiance de petit matin

LES MASQUES DE SAGESSE: 1er tableau

Durée: 15 minutes

Ambiance de «douvan jou» - Le «désatanizè» continue le rituel de purification.

  • Arrivée des «Masques» impressionnants guerriers, et gardiens de la Déesse de la fécondité (danse rythmée par tambours, et voix des femmes). Déployant de virtuosité, et de force, ils se lancent des défis.
  • Apparition de la déesse de la fécondité qui s'illumine au fur et à mesure de sa mise en place.
  • Arrivée des femmes précédées de «Mama AFRIKA» portée telle une reine nubienne. Elles viennent vénérer la Gardienne: «Déesse de la Fécondité», par des danses, et des offrandes.
  • Alors que la danse s'anime «Mama AFRIKA» porte à ses lèvres la «boisson de l'oubli» que lui a tendu le sorcier avec beaucoup d'insistance.
  • Voyant l'effet de cette boisson sur leur gardienne, les femmes se figent peu à peu, leur chant devient un fredonnement, accompagné par le tambour.
  • Une épaisse fumée envahie l'espace, laissant apparaître «le nuage de l'oubli», descendant du ciel. Les personnages sur scène se déplacent sans but précis tels des égarés.
  • la lumière éclaire les yeux de la déesse, seul repaire dans ce nouveau monde.
  • Complètement zombifiés, les personnages quittent la scène, alors que le son du tambour laisse place au bruit tumultueux de la mer. Le plateau s'assombrit et l'on entend toujours la mer.
  • En avant scène, une femme enceinte dit l'allégorie de «la parole oubliée» révèle l'origine des choses et la traversée des Ames. (Texte de Ernest PEPIN)

LE VOYAGE DU TAMBOUR SON-ESPRIT: 2ème tableau

Durée: 10 minutes

  • Le bruit de la mer est petit à petit soutenu par le son du tambour. Une grande vague envahie la scène dans un effet de ressac. De chaque vague, naît une vague humaine, qui charrie avec elle le tambour tronc abandonné par les «masques». Emporté par le courant il disparaît progressivement en fond de scène. La lumière diminue et ne laisse entrevoir que le fond de scène.
  • Les vagues humaines sont maintenant transformées en rangées d'hommes et de femmes enchaînées, martelant le sol avec les chaînes qui les emprisonnent. La descente de la rangée de bambou en fond de scène confirme leur perte de liberté.
  • Des complaintes sourdes s'élève un air de résistance (boula-gèl).
  • Toujours poussée par le vent, entre en scène la femme à «la parole oubliée». (Texte: Ernest PEPIN).
  • Durant sa traversée du plateau, d'autres rangées de bambou en quinconce occupent le milieu de scène, rappelant le sous-bois d'une forêt. Au loin les aboiements de chiens en chasse.
  • Le son du tambour devient lourd et lancinant, la femme s'en va…

LOTS D'INDIGO: 3ème tableau

Durée: 15 minutes

  • C'est un autre «douvan jou», seul le tambour traduit le tragique de cette nouvelle existence.
  • Des rangées d'hommes et de femmes lugubres et entravées avancent difficilement, et avec terreur vers l'inconnu. Le son du tambour et les rythmes connus n'ont pas déserté leur mémoire.
  • Les aboiements s'entendent à nouveau accompagnés cette fois de claquements de fouets.
  • Surgissent des suppliciés marqués au rouge fuyant leurs tortionnaires, vite remplacés par l'affranchi au collier. Ce dernier évolue très difficilement à travers la forêt de bambou jusqu'à l'épuisement. Seul cet affranchi est éclairé alors que s'approche de lui un homme d'église. Quand ils se quittent les bambous s'élèvent et laissent entrer le Cavalier Toussaint Louverture qui s'approche de lui l'obligeant à se relever! Il sort de scène à reculons, fixant Toussaint du regard. La femme à «la parole oubliée» entre à nouveau en scène défaite, égrenant les récits de rébellions, de révoltes et de bataille. (Texte: Ernest PEPIN)
  • Accompagnée du KA, tantôt admirative tantôt en colère, elle défie Toussaint du regard, qui la prenant pour une presque folle décide de la quitter.
  • La lumière du plateau décroît et s'installent les lumières du bal: un lustre descend du plafond et les «Black Bougeoirs» se mettent en place.

BALS & QUADRILLES: 4ème tableau

Durée: 10 minutes

  • Bruitage sur bande sonore, d'ambiance de table avec soupirs de plaisir et de satisfactions. Toussaint quittant la scène croise des couples attirer par un air de violon. Ils le croisent sans le voir, ni même le regarder. Ils semblent pourtant avoir de «bonnes manières».
  • Apparaît le «Chevalier de Saint-Georges» qui joue du violon. Musique accompagnée par la suite par les «tanbouyé».
  • Le plateau s'éclaire progressivement avec la montée de la musique: place au Bal.
  • Les personnages sont plutôt guindés, ils se touchent à peine.
  • L'intrusion lente puis soutenue du KA va les conduirent à lâcher les attitudes et libérer les corps dans un rythme «GRAJ» endiablée.
  • La femme enceinte évolue parmi les danseurs comme une folle.
  • Cet écart est réprimé par l'irruption des forces de l'ordre (la Répression) qui retenues par la femme enceinte qui leur fait face et la ligne de séparation mise en place par les «Black Bougeoirs» du bal ne peuvent les atteindrent. (Flashes de lumière). Mais l'arrêt brutal du tambour n'a fait que raviver les corps davantage. Ils disparaissent en fond de scène éclairée seulement par les lumières du bal comme une escorte.

JODI JOU: 5ème tableau

  • L'écran s'éclaire avec la première image, la bande son démarre aussitôt, les danseurs de hip hop sont aussi sur scène dansant leur propre existence. Ils sont totalement différends de l'image. Les corps sont peints, ils sont parés d'attributs tribaux (ossements).
  • L'image finale du film nous montre le Volcan de la Soufrière, qui conserve dans la terre du Matouba le sacrifice des hommes libres.
  • Grondements et roulements de KA semblables aux tremblements de la terre accompagnent les danseurs qui se regroupent au centre du plateau, enveloppés d'un faisceau de couleur rougeoyant qui se rétrécie et fini en un
  • L'écran disparaît, faisant place à une montagne incandescent (volcan) de corps humains.

LES ÎLES CARAÎBES 6ème tableau: Intermède

  • Hommage aux indiens CARAÏBES
  • La femme à «la parole oubliée» revient sur scène le ventre plat (elle a accouché) avec un «grand drapeau rouge» (symbole de résistance et lutte pour la Liberté) et accompagnée d'un groupe d'Indiens CARAÏBES: «Mas a Roukou» dont chacun tient dans ses mains une île de la Caraïbes (représentation de 7 îles).
  • Paroles de renaissance et d'espoir par la femme. (Texte: Ernest PEPIN)

LES SANS - NOMS: FINAL

  • La lumière éclaire le «cœur de la montagne»
  • Les tambours donnent la cadence.
  • Du cratère du volcan sort un «grand groupe d'enfants», symbole de Renouveau et d'Espoir, sous les yeux de la femme qui regarde avec fierté ses enfants de Gwada. Les enfants se répandent sur scène comme une nuée de sauterelles pour former «l' ARC des ANTILLES» et rendre un vibrant hommage aux Sans Noms au son de leur tambours.

YO TÉ POU NOU YÉ

  • la lumière se rétrécit pour former un faisceau sur le drapeau rouge que la femme brandit vers le ciel.
  • le Volcan s'écroule lentement
  • Hommage aux poètes: Rupaire SONY – Guy CORNELY – Florette MORAND

Au son des tambours.

NOIR

FIN

Crabe

VOUKOUM – Mouvman Kiltirèl Gwadloup
BAS DU BOURG Ancienne Annexe Ecole Elie Chauffrein
BP 405 97107 BASSE TERRE Guadeloupe
Tél. 0590 81 01 94 Fax 0590 81 90 27 Email