Conseil régional de Bretagne
reconnaît 3 langues
 

Bretagne
 

Le Conseil régional de Bretagne a reconnu le breton et le gallo comme langues de Bretagne à coté de la langue française.

Le Conseil a parallèlement adopté vendredi un plan en faveur du bilinguisme dans la région, suite à la volonté de l'assemblée régionale de défendre et renforcer la langue bretonne.

Cette dernière a été classée par l'Unesco "en danger sérieux d'extinction", avec seulement 300'000 locuteurs actuellement.

Une grande part du projet concerne surtout le breton, même si le gallo est intégré dans le projet, comme "langue romane spécifique à la Bretagne" et "faisant partie au même titre que le breton de son patrimoine culturel".

Par ce plan, le Conseil régional "s'engage, en recherchant la plus large association de ses partenaires, et en particulier des cinq départements bretons (NDLR: les 4 départements de la Bretagne administrative et la Loire-Atlantique), afin de permettre la pérennisation de la langue et de la culture bretonnes", selon le projet adopté par les élus.

La région Bretagne a ainsi adopté une série de propositions, qui n'ont pas été chiffrées, visant à développer le breton et le gallo dans l'enseignement, la vie sociale et publique, les médias et la création artistique et culturelle.

La majorité régionale issue des urnes en mars 2004 est conduite par un exécutif comprenant des élus PS, PCF, Verts, PRG et UDB (Union démocratique bretonne, gauche autonomiste) et dirigé par le socialiste Jean-Yves Le Drian.

France 2.fr, 17.12.2004

Le breton, une langue celtique historique

En décembre 2003, l'Office de la langue bretonne avait recensé 300.000 locuteurs dans les cinq départements de la Bretagne historique (4 départements de Bretagne administrative et la Loire-Atlantique), soit 8% de la population bretonne. En 1983, on comptait encore 600.000 bretonnants (16,5% de la population des 5 départements).
En outre, 350.000 personnes comprennent le breton sans le parler, selon le conseil régional. 10.000 locuteurs disparaissent chaque année, car les deux-tiers d'entre eux ont plus de 60 ans, et seulement 4% a moins de 40 ans.
Par ailleurs, près de 9.700 élèves sont scolarisés dans les écoles bilingues et 8.000 adultes apprennent également le breton.

Le breton est une langue celtique, actuellement parlée essentiellement dans l'ouest de la Bretagne. Au Xe siècle, au moment de sa plus grande extension, il était parlé de Saint-Malo à la presqu'île de Guérande, mais en huit siècles, cette frontière linguistique a reculé de 100 km.
A partir de la révolution française, la langue s'est affaiblie au profit du français. Devant la Convention, le député Barère de Vieuzac avait notamment déclaré: "La superstition parle bas-breton". Pourtant, en 1902, 90% des habitants de la Bretagne bretonnante (Basse-Bretagne) parlaient encore le breton, soit 1.200.000 personnes. 50% ignoraient le français.
L'Etat a alors décidé d'éradiquer le breton, en l'interdisant notamment à l'école, avec pour mot d'ordre: "plus un mot de breton en classe ni dans les cours de récréation".
Cette pratique perdurera jusqu'à la fin des années 1940. Elle cessera avec l'autorisation de l'enseignement du breton, grâce à la loi Deixonne de 1951.
En 1976 était créée la première école maternelle Diwan (enseignement par immersion) avec une demi-douzaine d'élèves.
A l'inverse du breton, le gallo, ou britto-roman, est une langue d'oïl rassemblant des patois apparentés au français, parlés surtout dans l'est de la Bretagne (Haute-Bretagne). Le nombre de locuteurs reste inconnu, faute de recensement.

La revendication d'une Bretagne à 5 départements

La réunification de la Bretagne à cinq départements (constituée par les 4 départements de l'actuelle région administrative et la Loire-Atlantique, rattachée aux Pays de la Loire), est une revendication récurrente des militants de l'identité bretonne.
La Loire-Inférieure avait été séparée du reste de la région le 30 juin 1941 par un décret du maréchal Pétain. Les militants nient toute légitimité historique et culturelle du rattachement de la Loire-Atlantique à la région Pays de la Loire, évoquant en comparaison une unité géographique, linguistique et culturelle avec la Bretagne.
Une région Bretagne à cinq départements permettrait de mettre en valeur le potentiel économique breton et garantirait à tous les Bretons un égal accès à la notoriété de la Bretagne et à sa culture, ce qui n'est pas le cas actuellement pour les 1.300.000 habitants de la Loire-Atlantique, souligne Bretagne Réunie, association qui fédère notamment 48 associations culturelles et des entreprises.

Selon un sondage IFOP-Ouest France de juillet 2002, 75% des habitants de la Loire-Atlantique interrogés se disaient pour le rattachement à la Bretagne, contre 16% hostiles à cette perspective. Mais, un an plus tard, une autre étude faisait apparaître que seuls 29% de la population de ce département étaient en faveur d'une réunification, 36% préférant la constitution d'une "nouvelle région ouest".
La réunification a le soutien du nouveau président du conseil général de Loire-Atlantique, Patrick Mareschal (PS), qui milite de longue date pour cette cause.
De son côté, le conseil régional de Bretagne, très favorable à cette réunification, avait déjà voté le 8 octobre 2004 à l'unanimité une résolution relative au processus de réunification.

Ce projet rencontre l'hostilité du président de la région des Pays de la Loire, Jacques Auxiette (PS), élu de Vendée, qui a évoqué dans la presse "une annexion" par la Bretagne.

Parti Breton le 14/12/04 : Politique linguistique du Conseil régional : encore un effort !
 
 
 
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