Ayiti

A la recherche de Spartacus

Jean Erich René
 

Saprtacus

 

Le prosaïsme veule et à courte vue de nos architectes politiques a converti Haïti en une entité chaotique ingouvernable. Cette épithète odieuse, relevée dans le glossaire des mondialistes, sert à étiqueter les pays pauvres où les problèmes sont devenus insolubles. Au nom de la solidarité internationale ils peuvent déclarer forfait et leur enlever la liberté de se gouverner eux-mêmes comme peuples souverains et indépendants.

Comme des faucons qui s'abattent sur un cadavre en décomposition, nos leaders politiques s'acharnent sur les élections sans se rendre compte que les circonstances ne le permettent même pas. Ils ne font preuve d'aucune indépendance de pensée et s'alignent en direction du vent le plus propice qui puisse les porter sur le fauteuil présidentiel. A force de compromis et de compromissions, ils ont perdu le sens de la dignité et de l'honneur.

La banalisation de l'espace politique haïtien par des hommes avides de pouvoir nous a conduit au bord du gouffre. La mesure unitaire de la politique haïtienne maintenant c'est le tragique. Tout le monde en boit et s'empiffre. C'est pourquoi il n'est pas toujours prudent d'accuser une seule équipe politique dans ce marathon vers le Palais national. L'auréole de gloire, en bout de ligne, sera certainement décernée au leader qui aura accumulé le plus grand nombre de bêtises c'est à dire celui qui aura occasionné par l'intermédiaire de ses chimères le plus de casses, brûlé et tué le plus grand nombre de nos compatriotes.

Qui pis est nous n'avons aucun cadre de référence nationale. La violence actuelle est le ressac moral des plus cruelles doctrines diffusées en Haïti par l'Eglise Catholique: la théologie de la libération. En effet, l'engeance lavalassienne a reçu son baptême de feu en 1985 à la faveur de l'année eucharistique et mariale.

L'Eglise Catholique, dépositaire de la morale, dans une situation aussi triste aurait dû prononcer le mot juste pour apaiser la tempête.

Malheureusement elle ne jouit d'aucune crédibilité. Elle a allumé le boucan et continue à le tisonner. Le Curé de Petite Place Cazeau a été jeté en prison pour des activités subversives. L'Evêque coadjuteur de Port-au-Prince est mis à l'index pour ses penchants de déchouqueur. Quant à l'Evêque de la Grand'Anse il est connu comme le loup noir, maître des eaux déchaînées, des vents, des tempêtes et du Rache Manyok. Les Caritas diocésaines deviennent les rampes de lancement de la lutte armée avec leurs TKL.

Qui pis est les FAD'H qui ordinairement nous réservaient un dernier carré de sécurité et écartaient le pays in extremis de l'hécatombe est renvoyée par un Prêtre-Président. Finalement les Christo-marxistes avec la démobilisation de nos soldats ont complété le triangle de la mort. Il n'y a aucune Institution Nationale capable maintenant de nous secourir.

Ce vide créé par l'esprit de méchanceté et de déchouquage du Clergé catholique haïtien a forcé la Communauté Internationale à débarquer ses troupes en Haïti. Pour le pire ! Vouloir implanter la démocratie au sein de la misère et en pleine période de troubles politiques c'est ouvrir la brèche aux bandits . Ils en profitent pour confondre les revendications politiques avec l'aura de leur déviance sociale. Les narcotrafiquants, les gangsters et la gent menue et ailée joignent leurs voix à ce capharnaüm.

La présence étrangère loin de nous aider à alléger nos problèmes les complique. Nos leaders politiques, rongés par leurs ambitions politiques, restent sur le caniveau à compter les étoiles du ciel en attendant les mots de Washington ou du Quai d'Orsay. Haïti a besoin d'un Homme qui porte bien son pantalon ou encore d'une femme qui n'est pas niquée ni paniquée. Il nous faut une nouvelle incarnation de Dessalines ou de Marie Jeanne pour relever le gant.

L'atmosphère sulfureuse de la scène politique haïtienne nécessite au Palais National la présence d'un chevalier sans peur et sans reproche, un duc d'antan qui doit être capable de:

  • dire non à la poursuite de la politique suicidaire de la Communauté Internationale
  • rétablir l'Armée d'Haïti dans ses fonctions de garantir la sécurité des vies et des biens
  • déclarer l'état de siège pour un dry cleaning en bonne et due forme
  • suspendre les garanties constitutionnelles
  • décréter le couvre-feu afin de permettre au moins aux gens de dormir tranquillement
  • adresser une lettre de plaintes au Vatican contre les vendeurs du temple afin de les chasser
  • déclarer hors la loi les fauteurs de troubles et spécifiquement les chimères qui sèment le deuil
  • mettre l'appareil judiciaire en branle contre les criminels de grands chemins.


Le pays a besoin d'un Louis Jean Beaugé capable de le dégager des liens de la servitude dans laquelle le maintiennent les chimères lavalassiens avec la bénédiction du Clergé catholique, sous les regards indifférents et même moqueurs de la Communauté Internationale. Nous n'avons plus besoin de ces Chefs de gouvernement pleutres et péteux qui font "Trois petits tours et puis s'en vont" avec les caisses publiques.

Souvent le mal porte sa guérison, principe du vaccin! Il faut prendre les mesures appropriées aux circonstances. Chaque période de l'histoire engendre ses héros.

Actuellement Haïti est à la recherche de ce Spartacus noir prédit par l'Abbé Raynald.

Jean Erich René
juin 2005