AUJOURD'HUI DIMANCHE
Hebdomadaire chrétien de la Martinique
N°509 21 mai 1972

Ti-Châles épi Ti-Chabin 3

Ti-Chabin. — Roï, roï, roï, messiés-dames ! gadé ça ti-brin; Ti-Chäles ka décen'ne vente à tè; Casquette-li douvant deïè, soulier-ï douète pou gauche, i ka sifflé, i ka batt' l'an-main,
jodia zaffè-i bel, i en forme con an mal can-na; i pas connaitt' zaffè pesonne.

Ti-Youtte. — Ou peu dit ça, jodia i pas ni can-marade, crié-ï dit-i ou ni busion vouè-i.

Ti-Chabin. — Charlot, ça ou fait ? Ô la ou soti con ça ?

Ti-Châles. — Moin soti à caze Titine, moin fini passer dé bons feus deïè cravatte-moin épi Berna ; (rhum Mauny-a bon tout bon-nement.)

Ti-Chabin. — Vini ti-brin, moin ni busion vouè-ou. Aloss, zott' ka passer rhum-la en lè touèle zott' sans man-man, épi
moin la guiol sec ? zott pas min-me invité Ti-Youte !

Ti-Châles. — Moin save qui zott' pas ka prend-ï sec, cé punch zott' ka pouend. Ça-ou lé fait, (cabrit qui pas malin pas gras).

Ti-Chabin. — Ça qui té ni con ça à caze Titine ?

Ti-Châles. — Téni en zaffè conférence électorale, messié- méssié, n'hom-me-la ça manipuler en français, papa; ou cé dit qui i ka tirer français-a en poche-li pou-i voué-yé-ï en lè cé moune-là.

Ti-Chabin. — Qui ça i dit con ça.

Ti-Châles. — Eh bien, an certain moment i dit con ça:
«Mes chers Camarades, l'heure a sonné pour nous de nous engager dans la bataille; déja je vois poindre à l'horizon les premiers signes de la victoire !
aux armes mes Camarades, formons nos bataillons, et partons à la conquête, sans peur et sans reproche, car si aujourd'hui nous sommes le soleil qui se lève sur la classe ouvrière, demain nous serons l'étoile brillante
qui se couchera sur la bourgeoisie.
Et n'oubliez pas camarades «Si vis pacem para bellum»

Ti-Chabin. — Qui ça cé moune-a dit hien compè ?

Ti-Châles. — Cé moune-a chanté (nous kaï briller comme une étoile à l'orient.)
 

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