Revue Guadeloupéenne
Bureau des sports - Basse-Terre -
Guadeloupe - Antilles Françaises
6e Année
Nouvelle série N° 29
Juillet-Août 1950.


lévrier persan
Lévrier persan .© cattycats.com

Tim Tim Bois Sec

Pouqui toutt'fem-me pa ni mim-me caractè

— Tim tim... !
— Bois sec !
— Messié Cric !
— Crac
— Tanpi pou ça qui tombé dans on bassin
la bou épi patalon blan a i é qui pa connaitt'
commen pou-i débabouillé-i.

Missié li juge arrêté missié li gendame-la qui
ké metté moin la geole si en ka menti.

On provèbe ka di qui bourrique pas jin-in
content du sô a-i.

On jou, toua bougue allé a ka Bon Dié pou
mandé-i en ti favè.

Prèmié-la mandé-i on madam-me qui qué
compouann-ne li tré bien épi li : dézième-la, qui
té aim-mé la chasse com patini, mandé l'eter-
nel in pé chien é touaziemme-la qui bon jockey
mandé on chouval.

Yo toutt' avoué satisfaction é yon apoué l'autt'
yo pouan chimin pou viré.

Min la pli mété-i a tombé tou bolmen. Bou-
gue-la é madam-me a-i chèché abri dan on
ti joupa ; la pli té ka tombé con ti li-li, té ka
fè chaud con dan on glaciè ; ça diré toua jou é
toua nuitt' ; défendi sôti dérô. Poutan madam'me
la é mari a-i té ka compouan-ne yo trè bien ;
Madam-me la té ka cuitt' mangé é té ka chanté
pou fè passé lu temps.

Cam-marade la qui té mandé chouval-la
trouvé-i jalou é i mandé « le ciel » di touné
chouval a-i en femme ; com-me di com-me faitt » :

I trapé on madam'me min taillé con on
chouval, i touvé-i bien mélé, yo pa té ka com-
pouan-ne yo en pon-on langue.

Bougue a cé chien la souaté mimme bitin.
Alô i touvé-i tini six madam-me.

Cété on bel mic-mac.

Fem-me chouval-la té ka gadé madam-me
moune zié à su coté é cé madam-me chien-la
té ka palé ien ki en langage a yo.

Cé pou ça ou qué touvé : bon gen di fem-me,
fem-me brutal con on chouval mal dressé é
femm longue en gueule con six chien qui ka
mangé en mim-me couille-la .

De la diversité du caractère de la femme

— Tim - tim ... !
— Bois sec !
— Messieurs Cric !
— Crac.

Tant pis pour celui qui tombe dans un
bourbier avec un pantalon blanc et qui ne
connait pas la mannière de se débarbouilller.

Monsieur le juge, arrêtez le gendarme qui
me mettra en prison si j'ai menti.

Un proverbe dit que l'âne n'est jamais con-
tent de son sort.

Un beau jour, trois hommes s'en allèrent chez
le bon Dieu solliciter certaines faveurs.

Le premier lui demanda une femme qui ferait
bon ménage avec lui ;

Le deuxième, chasseur passionné, demanda
à l'Eternel quelques chiens, et le troisème,
cavalier émérite, réclama un cheval.

Tous trois obtinrent satisfaction et, l'un après
l'autre, prirent le chemin du retour.

Brusquement il se mit à pleuvoir à torrents.
Le premier individu et son épouse cherchèrent
abri sous hutte ; il pleuvait sans arrêt, il faisait
froid comme dans une glacière ; l'averse dura
trois jours et trois nuits ; impossible de mettre
le nez dehors. Cependant, la dame et son mari
s'entendaient à merveille, elle préparait les
repas et chantait pour que le temps parût
moins long à son mari.

Le camarade qui avait demandé un cheval
prit ombrage de la félicité du couple et implora
du ciel la transformation de sa jument en
femme ; ses vœux furent exaucés.

Il eut une femme, mais qui avait l'apparence
d'une jument, il se trouva fort embarrassé, l'un
ne comprenait pas le langage de l'autre.

Il en fut de même de celui qui avait souhaité
des chiens. Il eut donc six femmes.

Ce fut vraiment marrant.

La femme du cavalier toisait de haut en bas
la vraie femme et celles du chasseur ne s'ex-
primaient qu'en leur langage particulier.

C'est pour ces raisons que vous trouverez la
femme au commerce agréable, la femme em-
portée telle une jument rebelle et la femme
médisante.

R. TH. Bogat.

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